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1974 : Les Saisons de la Danse n°65 (2)

Publié le 01/04/2012 à 15:20 par leballetpourdemain
1974 : Les Saisons de la Danse n°65 (2)

 

A Bagnolet

Le Ballet pour Demain

Par Lucile Rossel

Chorégraphie « non stop » à Bagnolet à l'occasion du 6e concours le Ballet pour Demain : 2l compagnies engagées. 7 heures de représentation. 1 6 membres d'un jury parmi lesquels Anne Béranger, Janine Charrat, Lyane Daydé, Rosella Hightower. Jean-Albert Cartier. Jean-Pierre Delavigne. notre directeur André-Philippe Hersin, G. Mayer.

Afin d'apporter une aide à cette initiative qui s'impose chaque année davantage autant par la qualité des lauréats que par l'incitation à la création dans les compagnies, la ville de Montreuil s'estassociée à celle de Bagnolet en donnant deux prix supplémentaires. De son côté. le Ministère des Affaires Culturelles a pour la première fois participé sous forme d'une subvention pour l'organisation matérielle. Devant jury et public, treize compagnies amateurs. huit professionnelles se présentèrent alternativement. Cette formule est excellente. pas de ségrégation, d'autant que la distance entre certains amateurs et professionnels est mince. et surtout vue panoramique exceptionnelle sur l'évolution et le niveau de la danse. Par contre, certains membres du jury grognent un peu : sauter d'une catégorie à l'autre ne facilite pas leur tâche. La première constatation qui s'impose. et c'est une joie de l'exprimer, le niveau technique de la danse en France est en progression, lente. Mais régulière. Les amateurs, au meilleur sens du terme, sont plus nombreux, plus éveillés, plus conscients.

Au palmarès. la confirmation du lauréat du précédent concours. David Fielden  jeune chorégraphe anglais qui possède un remarquable sens chorégraphique et théâtral. ll s'impose avant tout par la densité du climat de ses oeuvres. Ainsi, dans « American Gothic ». où il met en relief Ies différents aspects de la vie américaine au siècle dernier, le ton est avec pertinence tour à tour poétique, romanesque, nostalgique et. par un dosage subtil et savant. une note humoristique apporte une dimension supplémentaire qui équilibre la fresque et souligne, s'il en était besoin. l'éclectisme du chorégraphe servi par de remarquables interprètes. Le Studio de Danse Contemporaine du Grand Théâtre de Nancy, sous la direction du jeune chorégraphe roumain G. Caciuleanu, a obtenu le prixde la meilleure compagnie professionnelle. lntéressante initiative d'un corps de ballet Traditionnel de constituer en marge de ses activités un studio de recherche, initiative vivement errcouragée par R. Hightower. Sur un choix musical original, audacieux - des extraits de la Grande Messe en Ut Mineur de Mozart, belle composition chorégraphique, espace scénique animé, vivant, enfin une ampleur de mouvements qui permettait aux danseurs de donner la mesure de leur plénitude. Dans la catégorie amateur le premier prix de chorégraphie a été attribué à Felicette Chazerand pour « Les Clowns ». Cette oeuvre fine et musicale, à travers la stylisation des gestes, des attitudes, des situations significatives, croquait ces personnages attachants, soulignant leur sourire au bord des larmes, leur tendresse pitoyable. Deuxième prix au Ballet de l'Epiphane pour la chorégraphie de J. Massé. En fait, c'est la première partie du ballet qui a été primée : quatre femmes évoluent autour d'un homme, la tragique. la triomphante, la rêveuse, la star. Leurs rencontres à travers des styles si différents et si complémentaires contribuent à créer une composition originale, attachante, et puis les femmes se dévêtent de leurs robes en relation étroite avec leur type, parlent le même lange et l'uniformité fait alors sombrer ce ballet si plein de promesses.

Le premier prix de la compagnie amateur a été remporté par un groupe d'étudiants venus de Cologne (chorégraphie S. Dieken) dont la qualité la plus évidente est la musicalité. Enfin. un prix d'humour à Pierrette Perrichon dont l'ambigüité des intentions fait la joie des spectateurs comme du jury depuis plusieurs années.

Au-delà des compagnies primées, certaines intéressantes pour différentes raisons, l'Atelier du Théâtre des Deux Portes, sur le thème de la foule : composition de groupes, d'individualités qui émergent, de volumes qui créent des espaces, de dynamismes qui évoquent le sens de la rue, le défilé; l'analyse comme la construction dénotent un sens théâtral certain dont le dépouillement souligne la sincérité et la vigueur; « Monochrome » de Jetty Roels, mouvements fluides comme en apesanteur, puissance de concentration, un rapport geste-musique aux exceptionnelles relations; la Maîtrise Titane St Hubert un groupe d'amateurs à la technique pratiquement inexistante, mais une telle puissance de ferveur, qu'il se passe quelque chose sur scène. Voilà sans doute la meilleure conclusion : avant et toujours il faut y croire avec acharnement et passion dans le dépouillement et la sincérité. Sans cela, entre autres, comment le Centre Culturel de Bagnolet et Jaque Chaurand auraient-ils tracé le chemin de ce Ballet pour Demain ?

 

P.S. * J.P. Delavigne a engagé pour des tournées J.M.F. le studio de Danse Contemporaine de Nancy, et Jean-Albert Cartier. David Fielden pour l'Atelier Chorégraphique d'Angers.